Prix d’écriture des IUT 2024 : Éloge de la difficulté

, ,

Le thème retenu pour 2024 est “éloge de la difficulté” que Pascal Plouchard présente ainsi :

“« La difficulté attire l’homme de caractère, car c’est en l’étreignant qu’il se réalise lui-même ».
Cette citation tirée des Mémoires de guerre du Général de Gaulle n’est-elle pas indéniablement à contre-courant d’une certaine mentalité contemporaine ? Coolitude, cocooning, zenitude, livraison à domicile, agents conversationnels, IA génératives : le tout-fait, le tout-vite, le tout-prêt s’offrent aux individus et aux consommateurs à longueur de temps, transformant la vie en divertissement, en vie à portée de clic, faisant de l’hédonisme et de la réalisation de soi la seule morale qui vaille. Réalisation de soi encouragée par l’apparition des réseaux sociaux. Exister sur les réseaux sociaux, se créer un « cyberself » et communiquer avec d’autres « soi digitaux » qui se ressemblent, s’inventer de nouvelles identités, vivre une vie parallèle, plutôt que de faire l’expérience de la rencontre réelle, avec sa part de hasard, d’incertitude, de désillusion ou de souffrance, mais aussi d’inattendu et de beauté. « Jadis, les aventuriers prenaient la mer. Désormais, ils prennent leur joystick ou chaussent leurs lunettes de réalité virtuelle et se couchent. » (Bruckner, 2022). On préfère liker et follower plutôt que d’aimer et de rencontrer, tiktoker et instagrammer plutôt que d’agir, faire savoir plutôt que savoir faire. La contestation et l’indignation plutôt que le projet et l’action. Mais à quoi aboutit cette recherche d’une existence facile, rendue possible par l’hypertechnologie, si ce n’est à la vacuité de nos vies ? « Nos vies sont devenues vides. Un vide dont on se défend. Un vide humiliant, un vide angoissant qu’on veut cacher à tout prix. Nous avons donc cherché à “remplir” ces vides de la manière la moins fatigante et la plus facile possible : en réinventant l’histoire – nos histoires d’amour, l’histoire de notre corps, de nos vacances, de nos succès… On a pris le pouvoir dans nos existences là où dans la vie on ne peut pas l’avoir. Alors, face aux vides béants de nos vies, on réagit, on adopte quantité de postures, de tactiques, comme celle de la parade qui consiste à fuir la vie dans une existence construite de toutes pièces, faite de rêves et de mascarades, d’illusions et de facticité, de fantasmes et de projections. » (Godart, 2023). Que faire face à ce sombre constat ? Doit-on capituler ? « Doit-on renoncer à la vie avec ce qu’elle comporte d’incertitude, de tragique, de douleur, de souffrance, de vérité, de liens authentiques, de liberté, au profit d’une existence facile, factice, jouissive, ludique, virtuelle, indolore, agréable, cool, sans contrainte, ignorante, illusoire, dépendante ? » (2023). Éloge de la difficulté.”

Critères de sélection :

Contenu : éloge de la difficulté
Texte titré (titre à caractère incitatif)
Accroche : liste de quelques actions commençant par un verbe au participe passé, comme dans la chanson de F. Cabrel, « Carte postale »
Mélange de séquences narratives et argumentatives, appui sur l’expérience personnelle
Chute
Créativité, originalité, humour, fantaisie
Qualité de la langue (orthographe et syntaxe)
Volume : 5500 signes espaces compris maximum, soit deux pages maximum
Police Arial taille 11 pour le corps du texte, interligne 1.15, marges étroites

***

Voici le règlement complet de ce prix : objectifs pédagogiques, consignes d’écriture, modalités d’inscription, jury, droits de propriété, soutiens institutionnels et parrains.

Pour vous inscrire, envoyez un mail à Pascal Plouchard avant le 12 janvier 2024.

***

Et voici la présentation de la présidente du jury de ce prix, Elsa Godart, philosophe, psychanalyste, essayiste, chercheuse associée au LAP (EHESS/CNRS), elle dirige des recherches et enseigne à l’Université Gustave Eiffel (UGE). Elle a également créé le D.U. éthique et numérique qu’elle coordonne à l’université de Créteil (UPEC).