Christiane Morinet, chercheuse en linguistique, aborde les causes langagières des inégalités d’écriture au seuil de l’enseignement supérieur. Le point de vue acquisitionnel permet d’inclure l’échelle individuelle dans le processus. Membre associée de l’EA 7345, Clesthia, Université Sorbonne Nouvelle, elle étudie l’articulation de l’oral à l’écrit dans le contexte de la scripturalité et de son déploiement dans le développement intellectuel de chaque lycéen, devenant à la fois étudiant et citoyen.

Elle vient de publier De l’audible au lisible chez L’Harmattan. Voici le texte de la 4e de couverture : “Comment pouvons-nous à la fois parler et écrire ? Est-ce à cette jonction que se niche un obstacle au déploiement de l’écrit dans ses conséquences intellectuelles, qui expliquerait les inégalités langagières au seuil de l’université ?
Entrer dans ce problème par la conversion de la parole (l’audible) en écriture (le lisible) fait apparaitre une notion : le « parlé », qui distingue deux états de productions orales. L’une acquise dès l’enfance et donnant naissance au psychisme en langue, acquisition préscolaire, et l’autre constitutive d’un oral orienté vers la dimension heuristique de la scripturalité, sorte d’« oral pour écrire », acquisition essentiellement scolaire.
Ce clivage, résultat d’une production langagière au-delà du corps physique de l’énonciateur, ne dit pas le travail énonciatif nécessaire pour articuler les productions orales aux productions écrites. Ce non-dit se révèle un obstacle si l’affranchissement de la technique n’est pas suffisamment accompagné en discours.”

Elle nous fera l’honneur de bientôt présenter son ouvrage lors d’une conf’comm.